Extrait culturel du livre ;-)

Après une matinée volcanique, mon cerveau se mettait en position automatique. J'offrais donc un sourire de circonstance. C'est-à-dire le sourire énigmatique de la Joconde, qui a l'avantage de pouvoir être traduit par : « Je fais ce que je veux et reste sereine. » Même si, en réalité, il signifie : « Je ne peux pas afficher un vrai sourire tellement je suis épuisée. »
La Joconde, voilà une femme que personne ne connaît et au sujet de laquelle de nombreux hommes se sont posé plus de questions qu'à propos de leur propre femme ! Doit-on rester assise, le regard vague, le sourire limite inquiétant pour que notre mari finisse par lancer la phrase tant attendue : « À quoi tu penses ? » Je déconseille cette expérience pendant une retransmission de match de foot sous risque de fortes crampes faciales.
Et si la Joconde était migraineuse ?
« Certainement pas », me diriez-vous, « Voyez cet air serein, ce regard posé. »
Mais peut-être reflètent-ils un mélange de fatigue due à la migraine de la veille, et de soulagement d'en être sortie.
À l'université, j'ai beaucoup joué à « La Joconde », tant que la crise était supportable. Puis, à l'abri des regards, le tableau se transformait en Radeau de la Méduse.

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